Quand notre enfant a des allergies alimentaires, on découvre un monde mystérieux et menaçant dans lequel on évolue de découverte en découverte, parfois à tâtons, souvent sur le “gros nerf”. Mon conjoint, ma fille et moi ne faisons pas exception. C’est pourquoi j’avais envie de raconter comment s’est passée la provocation orale (ou challenge) que nous avons vécue la semaine dernière, histoire d’aider d’autres familles à se préparer…
Mais commençons pas le commencement…
Allergies : la découverte
Nous avons commencé à soupçonner la présence d’allergies chez notre fille autour de l’âge de huit mois. Pour nous, il y a d’abord eu les signes cutanés : notre fille était couverte d’eczéma et aucune crème ne pouvait la soulager. C’est ainsi que nous avons découvert ses allergies au blé et au lait (protéine bovine). Ses allergies aux œufs et au poisson se sont manifestées un peu plus tard par de violents vomissements. Quant à son allergie aux arachides, se sont des rougeurs près de la bouche qui nous ont mis la puce à l’oreille.
Allergies : les tests cutanés
Nous avons eu la chance de trouver un allergologue relativement rapidement (à peu près deux mois d’attente). Ce dernier assure un suivi régulier de notre puce depuis qu’elle a 10 mois (elle a maintenant près de quatre ans). On le voit deux fois par année environ, et plus en cas de crise.
Le suivi chez l’allergologue est assez simple. Il teste de façon cutanée les allergies confirmées ou soupçonnées de la petite. On appelle ça le “prick-test”. Il dépose sur son bras une petite goutte de l’allergène dilué, dans laquelle il fait une toute petite “grafigne” de rien du tout pour que l’allergène pénètre dans le corps. Ma puce n’a jamais pleuré à cette étape. Ça ne fait pas mal. On attend ensuite 10-15 minutes pour voir si le bras va enfler à l’endroit où l’allergène a été déposé. Si ça réagit, il va y avoir une enflure qui ressemble à une piqûre de moustique. Parfois, c’est pas mal étendu (1 cm ou même plus), parfois c’est très petit (1-2 mm ou moins).
Je vous suggère de faire porter un t-shirt à votre enfant lors de ce suivi, mais d’apporter une petite veste pour protéger son bras lors de la période d’attente. En effet, si ça réagit, ça pique. On ne veut pas que l’enfant se gratte, car ça pourrait fausser les résultats. Donc, manches courtes pour faciliter le travail de l’allergologue, veste à manches longues pour couvrir le bras pendant l’attente.
Au fil des ans, notre fille a heureusement perdu plusieurs de ses allergies. Les tests cutanés s’avéraient négatifs. Nous avons donc réintroduit avec prudence, à la maison, le lait, le blé et le poisson. Notre allergologue ne considéraient pas que des provocations orales à l’hôpital étaient nécessaires pour ces allergènes, car il n’y avait à peu près aucun risque anaphylactique. Nous avons confiance en lui. Nous avons suivi ses conseils et tout a bien été.
Allergies : les prises de sang
Récemment, l’allergologue nous a annoncé que les tests cutanés sur les bras de notre fille démontraient que l’allergie aux arachides semblait avoir disparu. Pour cette allergie, il ne nous a pas conseillé la réintroduction de l’aliment à la maison, car les risques de réaction anaphylactique étaient trop grands. Il nous a donc envoyé passer une prise de sang pour confirmer ce résultat.
La prise de sang, dans le cas d’allergies alimentaires, consiste à vérifier le nombre d’anticorps présent dans le système pour se défendre contre un allergène particulier. Les IgE (Immunoglobulines E) sont les anticorps impliqués dans les réactions allergiques. Plus leur nombre est bas, plus il y a de chance que l’allergie ait disparu. Nous avons choisi de faire la prise de sang au privé, car les délais, dans le public, sont de cinq ou six mois pour connaître les résultats. Au privé? 12 jours maximum. Les coûts sont d’une cinquantaine de dollars par allergène testé.
Le verdict de la prise de sang? Un taux près de zéro! Victoire, pensions-nous! L’envie de réintroduire l’arachide à la maison nous démangeait, mais l’allergologue nous a vivement recommandé la provocation orale à l’hôpital, à cause, encore une fois, du grand risque encouru avec l’allergie à l’arachide.
Allergies : la provocation orale
Nous avons donc patienté deux mois pour enfin avoir notre rendez-vous à l’hôpital pour la provocation orale (ou challenge, comme plusieurs l’appellent). Voici comment ça se passe à l’hôpital Charles-Lemoyne. J’imagine que le protocole est similaire dans les autres hôpitaux.
À 8 h, nous sommes arrivées au service pédiatrique ou notre puce a rencontré une infirmière. Cette dernière a “inspecté” notre fille afin de voir les rougeurs, boutons, enflures, etc. déjà présents sur la peau, pour ne pas les confondre avec une réaction allergique. L’allergologue de l’hôpital a ensuite examiné la puce, puis les tests ont commencé (vers 9 h).
Il s’agit de faire manger, à chaque 20 minutes, une quantité de plus en plus grande de l’allergène. Donc, 1/8 d’arachide, 1/4, 1/2, une, puis trois arachides et finalement un craquelin “beurré” d’une grosse cuillère à table de beurre d’arachides. Notre fille a savouré chaque étape! Aucune réaction! Aucune… jusqu’au craquelin. Malheureusement, 20 minutes après s’être délectée du craquelin, ses yeux ont commencé à enfler. Déception. La puce est encore allergique aux arachides, malgré les tests cutanés et prise de sang négatifs.
C’est là que nous avons compris à quel point chaque étape du processus est importante. À quel point l’allergologue sait ce qu’il fait et que ses conseils nous ont permis d’éviter, peut-être, un drame. Nous avions entendu dire que ce n’est pas parce que les tests cutanés et sanguin sont négatifs que l’allergie est partie. Nous en avons eu la preuve.
Après une longue observation, nous sommes finalement sortis de l’hôpital à 14 h. Petit conseil : prévoyez des collations et même un dîner si on vous appelle pour une provocation orale. Vous ne savez pas à quelle heure vous allez sortir de là!
Allergies… et écureuils
Selon l’allergologue de l’hôpital, les chances sont bonnes pour que son allergie s’en aille dans les prochaines années. Mais en attendant, notre puce devra continuer à surveiller chaque bonbon, chaque gâteau, chaque barre tendre… et chaque satané écureuil qui vient enterrer dans notre cour les arachides offertes par des voisins inconscients du danger que représente cet aliment pour ma fille et pour des dizaines d’autres enfants du quartier, fort probablement…
Merci pour toutes ces informations et pour ton expérience. Les allergies, pour moi, sont très méconnues! On ne pense pas que ça puisse être un grand danger pour notre entourage quand nous n’avons jamais été confrontés à ce malheureux phénomène.
Merci!
Merci à toi pour ton beau commentaire, France!
Très intéressant ton exposé Chantale. C’est bon de savoir tout cela. Bisous à vous tous et gros gros bisou à ma petite puce
Merci!!! XXX