Il y a deux semaines, je vous confiais qu’on avait transformé ma fille en monstre… Bien que son comportement contradictoire était (et est toujours) difficile à supporter, ce sont les problèmes de sommeil qui nous «rentraient dedans» le plus intensément. N’étant pas du genre à penser que les choses se règlent d’elles-mêmes (et surtout, plus capable de ne pas dormir), je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose.
Ma belle-soeur m’a mise sur la piste en me suggérant un livre de Cajoline qui avait aidé sa fille. C’est donc vers la bibliothèque que mon amoureux et moi nous sommes dirigés samedi dernier pour entamer le processus de libération de nos nuits.
Déjà, toutefois, nous avions adopté depuis deux soirs la stratégie du «je reste debout dans le cadre de porte de ta chambre jusqu’à ce que tu t’endormes, mais sans me coucher dans ton lit », et ça fonctionnait. Au bout d’environ 30 minutes de sur place, on (mon amoureux) arrivait à endormir la petite sans avoir à nous (se) coucher avec elle et à passer la nuit dans son lit. Restait à régler le problème des réveils nocturnes fréquents, accompagnés de cris terrorisés et de larmes. Sans oublier le fait que la nuit de notre puce arrivait à son terme à 5 h du matin…
«Fini dodo, papa. Fini dodo, maman. Ai faim!». Hmmm….
Des livres qui font peur?
J’étais un peu ambivalente devant les livres que nous avons trouvés. Bali a peur du noir, Le croqueur de cauchemars, sans oublier Camille va à l’hôpital (qui n’a pas vraiment rapport avec le sommeil, mais qui confronte notre poulette avec une autre de ses peurs/passion… C’est une autre histoire que je vous raconterai peut-être un jour).
En réalité, je craignais que ces livres fassent plus peur à notre petite biche effarouchée que de bien. Mais partout, je lisais qu’au contraire, le fait de pouvoir nommer les peurs libérait l’enfant, que ça l’aidait à cheminer. Nous avons donc emprunté les livres et entrepris, le soir même, leur lecture avec notre fille.
Réaction difficile à cerner
Fascinée par les images et par ces histoires si près de sa réalité, notre petit poulet démontrait aussi d’évidents signes de crainte respectueuse devant les personnages qu’on lui présentait. L’un, particulièrement, l’attirait tout en l’effarouchant : Gloups, le croqueur de cauchemars. Elle semblait comprendre que ce gentil monstre mangeait les cauchemars, mais en même temps, son apparence paraissait la troubler. Un gros toutou noir, poilu, avec une grande bouche rouge…
Une bonne idée? Pas certaine…
C’est alors que j’ai eu l’idée saugrenue de confectionner un toutou Gloups. Sitôt pensé, sitôt en action! J’ai acheté le tissus lundi en après-midi et mardi matin, 7 h 30, j’étais devant la machine à coudre, à confectionner une boule de poils rembourrée avec une grande bouche rouge.
J’ai essayé de le rendre rigolo, doux, moelleux. Le genre de toutou sur lequel tu as simplement envie de déposer la tête pour te laisser emporter par de beaux rêves. Mais je savais que c’était la réplique de Gloups, le personnage du livre qui fascinait, mais qui inquiétait également ma poulette. Je n’avais aucune idée de la réaction à laquelle je devais m’attendre.
Mon objectif était de lui offrir un compagnon pour veiller sur ses nuits. Allais-je, au contraire, l’apeurer en lui faisant imaginer qu’un monstre était réellement entré dans la maison?
La rencontre
Mardi soir dernier, tout juste après le bain, nous avons avisé notre puce qu’elle avait une visite. Nous lui avons présenté son Gloups.
Sa réaction a dépassé toutes nos attentes. Ses yeux se sont mis à briller, un sourire a éclairé son visage… que dis-je, son corps entier! Elle a pris le monstre poilu dans ses bras et ne l’a plus lâché de la soirée. C’était SON Gloups. Elle l’a couvert de bisous, elle lui a fait des becs «petit nez-petit nez», nous a demandé de lui en faire, l’a caressé, lui a parlé, bref, je n’avais jamais vu ma fille aussi heureuse de recevoir un toutou.
Le soir même, elle a évidemment fait dodo avec lui. Pas question de le quitter d’un poil!
Un miracle?
Je vous mentirais si je vous disais que nos nuits sont vraiment plus faciles depuis mardi. Le temps requis pour qu’elle s’endorme (lire le temps de station debout dans le cadre de porte) diminue tranquillement.
Ce matin (jeudi), elle a dormi jusqu’à 5 h 30 au lieu de 4 h 45 ou 5 h. Ses crises, dans la nuit, se résorbent parfois toutes seules et sont peut-être légèrement moins fréquentes. Évidemment, ça ne fait que deux nuits que Gloups est dans nos vies. Il n’a pas fait de miracle, mais sérieusement, je crois que sa présence va contribuer à améliorer le sommeil de notre amour.
Maintenant, il nous reste à mettre la main sur une copie de Cajoline fait dodo dans son lit pour boucler la boucle!